Record de recettes pour le Kickstarter Conan, bravo à tous !

A l'heure où j'écris ces mots, la campagne Kickstarter de Conan est finie, et elle a battu tous les records pour la catégorie "jeu de plateau", détenue jusque-là par Zombicide saison 3 avec 2 849 000$, en réunissant plus de 3 300 000$. C'est pour Frédéric Henry, Adrian Smith et tous leurs compères de Monolith la récompense méritée d'une campagne exemplaire, et d'un long travail acharné qui aura débuté très en amont du lancement officiel du projet.

La fin de la campagne me laisse ambivalent, et fourbu, avec le sentiment d'avoir participé, mais pas forcément assez, à la campagne, tout en me demandant pourquoi j'ai payé autant pour un jeu de plateau (et tout en ayant l'impulsion de payer encore plus au moment du "pledge manager"). Ma mise n'a cessé de jouer au yoyo durant un mois, la raison l'emportant parfois, mais le coeur me hurlant de tout prendre. A l'arrivée, un compromis, forcément insatisfaisant...

La réponse, il me semble, tient en deux mots, intégrité et passion. Ce sont les qualités essentielles qui il me semble, font que tant d'artistes exceptionnels se sont penchés sur le destin de Conan. Outre Robert E. Howard, on peut citer Frank Frazetta, Barry Windsor Smith, John Buscema, Roy Thomas, John Milius, Basil Poledouris, tous acteurs de la popularité de ce personnage exceptionnel. Certes, ce sont aussi des démarches commerciales (mais après tout Robert E. Howard lui-même avait au départ une démarche purement commerciale en écrivant ses histoires), mais une démarche commerciale peut aussi être sincère et être une marque de passion. Adapter Conan de façon fidèle signifie avant tout respecter une absence de compromission, et une passion indéfectible. Frazetta a adoré le personnage. C'était celui que préférais dessiner John Buscema, bien plus que Tarzan, Thor, ou tous les autres super-héros réunis.

Il aurait été sans doute plus facile à Frédéric Henry d'adapter Conan "à la va-vite", et de piocher à toutes les sources plus ou moins apocryphes des suiveurs de Robert E. Howard. Mais non, il s'assure des services du chieur auto-proclamé qu'est Patrice Louinet, un puriste absolu de Howard (que Mitra le bénisse. Pas Crom, hein, lui il s'en carre l'oignon). In-té-gri-té je vous dis. Il en est aujourd'hui récompensé, même si son travail est très loin d'être terminé. Que mes remerciements de pauvre anonyme se joignent à ceux des milliers d'autres qui ont fait de ce rêve une réalité très probablement concrète d'ici quelques mois. Mon compte en banque vous hait, mais moi je vous adore.