#Superman le film (1978), tient-il toujours la route en 2019 auprès d'un enfant de 9 ans (et demi) ?

Superman restera à jamais dans l'Histoire comme le premier film de super-héros à peu près sérieux dans ses ambitions, à n'être pas un "serial" fauché ou une parodie à la Batman '66, un film d'une classe folle, qui fait toujours référence aujourd'hui. Mais qu'en serait-il pour mon enfant ?

Mon fils de 9 ans (et demi !) a décidé de rattraper son retard en matière de films de super-héros, et j'avoue que j'ai un peu retardé le moment de lui montrer le Superman de Richard Donner. Cela me rendait nerveux à vrai dire. C'est un film qui prend son temps, et qui par sa durée, 2h25 tout de même, ce qui n'était pas spécialement fréquent à l'époque, pouvait décourager un enfant à la capacité d'attention pas toujours optimale. Et puis les effets spéciaux sauraient-il encore vendre l'idée, comme l'annonçait fièrement l'affiche, que "vous croirez qu'un homme peut voler" ? Un enfant, acoutumé aux films Marvel modernes des années 2000, pourrait-il apprécier ce récit de nos jours ?

Mettons fin au suspense, mon fils a adoré, même s'il m'a demandé à plusieurs reprises au cours du film à quel moment Lex Luthor acquérait ses super-pouvoirs ! J'ai, peut-être égoïstement, choisi de lui montrer la version "cinéma" plutôt que la version longue, car si mes souvenirs sont exacts, le doublage avait dû être refait (j'ai un soudain doute au moment d'écrire ces lignes, mais je ne crois pas me tromper), et je voulais qu'il découvre les mêmes voix que moi, à savoir les sublimes Pierre Arditi en Superman et Francis Lax en Lex Luthor. Les moments romantiques l'ont un peu fait décrocher (il causait plus que d'habitude quand Lois volait avec Superman), mais au fond pas tant que ça. Et après le film, il faisait semblant de voler dans l'appartement comme Superman. Comme moi à son âge.

Et moi, j'ai adoré revoir de film, comme toujours. La musique somptueuse de John Williams est encore inégalée, 40 ans plus tard ! Et je ne parle pas seulement de la musique du générique, mais aussi de celle qu'on entend dans tout le film. Le film, loin de n'être que dédié au genre "super-héros" joue avec les codes cinématographiques de genres déjà existants, comme la comédie romantique, la comédie tout court, le film d'action (difficile de ne pas voir dans les courses-poursuites en voiture les prémisses de la série des Armes Fatales !), et le film catastrophe. Christopher Reeve a une classe infinie, et Margot Kidder une morgue qui manque tellement aux actrices modernes... Les effets spéciaux tiennent toujours la route et servent admirablement le récit, oui, on peut toujours croire, en 2019, qu'un homme peut voler.

Et la scène qui me surprendra toujours, c'est celle où un homme d'acier récupère le chat d'une petite fille dans un arbre. Une scène inutile dans le récit, qui a malgré tout un coût car il faut toujours y faire croire que Reeve peut voler, mais une scène tellement touchante, et qui illustre si bien qui est Superman. Une scène parfaite, dans un film qui continue à se bonifier avec le temps.