Sister Love 2, le premier jet est fini !

Aujourd'hui est un jour spécial pour moi, j'ai trouvé le courage et la volonté de finir mon troisième roman, Sister Love 2 : la reddition de nos rêves. Je l'ai commencé en 2014, et ai lentement fait traîner la rédaction jusqu'à ce jour béni. Bien sûr ce n'est que le début du voyage. Ce n'est que la fin du premier jet. Maintenant je dois résister à l'impulsion de détruire le fichier purement et simplement. Oui, ça fait cela quand on finit un projet. En tout cas, ça me le fait à moi, à chaque fois. Ce sentiment d'illégitimité me saisit dès que j'écris quoi que ce soit. "Tu te prends pour qui ? Comment oses-tu ne serait-ce même que penser que ce que tu peux écrire ait une valeur pour qui que ce soit ?". J'imagine que c'est cela qu'on appelle "le syndrôme de l'imposteur".

J'ai d'ailleurs déjà relu certains dialogues en me disant "P...n mais c'est quoi cette m... ?". Je sens que la relecture/réécriture à venir va être des plus agréables. Quelle plaie, mais il faudra bien en passer par là. Mais ça, c'est pour plus tard. Il faut laisser reposer la pâte avant de la pétrir de nouveau.

4 août 2014 au 21 juillet 2020, presque 6 ans d'écriture. Oh, pas en continu bien sûr, par petites touches ici et là. Le roman n'est pas long d'ailleurs, quelques 52000 mots au compteur, comme les deux précédents. Je n'arrive pas à faire long, c'est comme ça.

Maintenant, il faudrait logiquement battre le fer tant qu'il est chaud, vais-je embrayer par Sister Love 3 : une seconde pour l'éternité ? Le suspense est insoutenable.

Qu'est-ce qui m'a surpris durant la rédaction de ce second tome ? Après tout je connaissais déjà le début et la fin, et ceux-ci sont restés tels quels. (et je sais bien évidemment comment se concluera le tome 3 !). Certains personnages m'ont réellement surpris. J'étais convaincu de ne rien avoir à faire faire au personnage de Marianne dans ce deuxième épisode, et pourtant celui-ci s'est imposé avec force avec des scènes que je trouve très belles. Certains passages "osés", dont j'avais pensé qu'ils allaient être rébarbatifs à écrire, m'ont en fait apporté beaucoup de plaisir de par leur humour. J'aurais été plus expansif, mes proches m'auraient entendu hurler de rire dans l'appartement sans comprendre pourquoi...

Finir un roman est un sentiment des plus ambivalents. D'un côté on est fier, et d'un autre côté on est épuisé émotionnellement. C'est comme si quelque chose était parti de vous. Ecrire le mot "fin" au bout d'un texte est une expérience douce-amère, pour peu qu'on tienne à ce qu'on écrit j'imagine. Et Sister Love, j'y tiens.

Je me suis aperçu hier qu'écrire me plonge dans un état second. Je suis ailleurs le temps de la rédaction, totalement focalisé sur la situation que je décris. Le retour à la réalité est parfois difficile. C'est comme vivre un rêve éveillé. C'est un sentiment très perturbant et difficile à décrire.

C'est aussi un sentiment très personnel, et très solitaire. Personne d'autre ne peut le comprendre, ni ma femme, ni mon enfant, ni mes amis.

L'aventure Sister Love continue donc. Comme le chantait le Barde, c'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup.