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Chez Sister Love - Norman T. RAY
19 septembre 2013

Le jeu de rôle, c'est quoi au juste ?

« Le secret qu’on ne devrait jamais révéler aux maîtres du jeu est qu’ils n’ont besoin d’aucune règle. »

Gary Gygax

 

Ainsi parlait un des pères du jeu de rôle (qui est en fait littéralement un « jeu de jeu de rôle », car appelé « roleplaying game » dans la langue de Shakespeare).

 Le jeu de rôle, qu’est-ce que c’est en fait ? On trouvera sur le net mille et une définitions, de la plus simple à la plus alambiquée, voire à la plus pédante. Des forums de discussions entiers se disputent pour trouver une définition unique qui pourrait convenir à tous, le plus souvent en vain, car il s’en trouvera toujours certains qui penseront avoir réinventé la roue à grands renforts de « ah oui mais nous on fait pas comme ça et on fait quand même du jdr donc ça va pas ta définition ». La plupart du temps, ça finit carrément en injures (l’équivalent virtuel de la bonne vieille bagarre de saloon d’antan).

 Laissons donc les « grands théoriciens » débattre, car en fait, du jeu de rôle, nous savons tous ce que c’est, car nous en avons tous fait, dans notre enfance. Le jeu de rôle c’est trois mots, pas plus : « faire comme si… ».

 Quand un enfant joue à « faire comme si », il s’approprie un rôle (voleur, policier, princesse, Jedi, super-héros, que sais-je…) et entraîne ses camarades dans son univers pour eux aussi prendre part au jeu. Une petite colline pourra devenir un quartier général, la colline d’en face le lieu où se trouvent les ennemis, une tranchée sera le moyen d’accéder au repère des méchants… Nous avions l’habitude avec mes camarades de jouer dans un petit bois, que notre imagination fertile avait baptisé « La Forêt du Diable ». Ce jour-là nous étions en plein trip « Star Wars ». J’avais emprunté une clé à molette dans l’atelier de mon père et je jouais le rôle d’un technicien. D’autres étaient contrebandiers. Notre vaisseau spatial s’était écrasé dans la forêt et nous étions entourés d’ennemis impériaux. Un des endroits renfoncé de la forêt était « la caverne de Yoda »… Tout était possible, à partir du moment où tout le groupe acceptait les « règles ». Tel endroit était une frontière infranchissable, tel endroit recélait de la magie, etc… Tout était possible, c’est le privilège de l’innocence de l’enfance. Si quelqu’un ne respectait vraiment pas les règles du groupe, on ne jouait tout simplement plus avec la prochaine fois…

 L’esprit adulte semble quant à lui besoin de plus d’encadrement pour retrouver des sensations équivalentes, mais dans le principe, le jeu peut rester sensiblement le même : certains pratiquants pratiquent d’ailleurs le jeu de rôle en « grandeur nature », ou la « murder party ». Mais là tout est très encadré. On n’est plus forcément prêt à accepter quand on est grand « pan t’es mort » juste parce que le gars d’en face le hurle plus fort que soi… D’où l’existence de règles pour réglementer et assouplir l’arbitraire.

 Dans le jeu de rôle grandeur nature, cela prend la forme de directives, comme l’usage exclusif d’armes en mousse homologuées, un nombre défini de « touches » avant de tomber et l’interdiction de viser la tête. Dans la « murder party », certains indices sur les autres participants ne peuvent être obtenus qu’en échangeant des points d’action auprès de l’organisateur de la soirée, seul dépositaire des secrets à révéler. Dans le jeu de rôle sur table, chaque personnage a des valeurs chiffrées et les résultats des actions sont bien souvent déterminés par un tirage plus ou moins aléatoire.

 Mais au fond rien de tout cela n’est indispensable. Si tout le monde est d’accord, « faire comme si » pour les grands peut aussi se dérouler sans règle particulière, comme une conversation, pour peu que tous aient confiance dans l’arbitraire des intervenants.

 Voilà pourquoi il est à la fois simple et compliqué de définir ce qu’est le jeu de rôle. C’est simple parce que la base, nous la connaissons tous depuis l’enfance. C’est compliqué parce que la pratique regroupe mille et une manières, pas forcément toutes compatibles, d’arriver à la même fin, à savoir une immersion dans une histoire qui offre une sensation de liberté totale, sans équivalent dans aucun autre loisir.

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  • Auteur du roman électronique Mais Qui Est Donc Sister Love, Norman T. Ray a créé ce blog pour évoquer l'aventure de cet ebook ainsi que ses diverses passions. Bienvenue ! For the english version, here is the link: http://normantrayeng.canalblog.com/
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